Les organisations productrices

Pom d'Happy

Fournisseurs équitables · Produits d'épicerie équitable
  • Belgique

Jus de fruit

Pom d'Happy

Une entreprise familiale

L’histoire de Pom d’Happy commence en 1963, lorsque les grands-parents de Sébastien et Didier plantent leurs premiers arbres fruitiers. Certains poiriers de cette époque sont encore debout aujourd’hui, témoignant du savoir-faire familial.

En 2008, une société coopérative à responsabilité limitée est créée, avant de devenir une SRL, en raison du manque de disponibilité des producteurs impliqués. Cette nouvelle étape s’accompagne de l’acquisition de parcelles supplémentaires et de la plantation de nouveaux vergers. Après une période d’arboriculture biologique, Sébastien et Didier constatent une forte augmentation de fruits non commercialisables sur le marché du frais. Pour valoriser ces fruits hors calibre ou esthétiquement imparfaits, tout en luttant contre le gaspillage alimentaire, ils construisent un pressoir à Ellezelles, près des vergers.

Afin de rentabiliser cet investissement, le pressoir est également ouvert aux particuliers disposant de petites quantités de fruits à transformer en jus. D’autres arboriculteurs et arboricultrices choisissent de faire presser leurs récoltes chez Pom d’Happy, qui rachète leurs surplus à un prix fixé par les propriétaires eux-mêmes. Ce choix s’inscrit dans une volonté d’éviter les circuits de distribution peu rentables, tels que les grandes surfaces.

Cette dynamique donne naissance à une marque propre. En effet, les consommateurs et consommatrices ne connaissent généralement pas l’identité des propriétaires en voyant les fruits en rayon. Grâce à ses jus, Pom d’Happy gagne peu à peu en notoriété. Fin 2014, la marque Happy Bulles est lancée, marquant une nouvelle étape dans l’aventure familiale.

Les vergers

Les vergers de Pom d’Happy s’étendent sur environ 15 hectares au cœur du Parc naturel des Collines. Certains sont situés dans la vallée de la Dendre, d’autres au pied des Collines, dans le Hainaut, à proximité du pressoir d’Ellezelles. Cette répartition géographique permet de diversifier les variétés selon l’altitude et de limiter les risques liés aux aléas climatiques, comme les couloirs de grêle. Néanmoins, les intempéries restent une menace : en 2024, 80 % de la production a été détruite en quelques minutes dans un rayon de 20 km.

Les vergers accueillent une grande diversité de fruits, notamment une quarantaine de variétés de pommes et poires, anciennes et nouvelles, ainsi que des fraises et framboises. L’accent est mis sur la qualité gustative, la résistance aux maladies et l’adaptation au terroir, plutôt que sur une production intensive de quelques variétés commerciales. Les jus sont élaborés à partir de mélanges de variétés, afin d’obtenir des saveurs équilibrées et naturellement sucrées.

Historiquement, les plantations étaient principalement composées de basses tiges, mais ces dernières années, des moyennes et hautes tiges ont été introduites pour des raisons écologiques et de résilience face au changement climatique.

Les producteurs et productrices partenaires

Si les vergers de Pom d’Happy sont certifiés biologiques, ce n’est pas toujours le cas des autres partenaires. Ainsi, seul le jus de pomme trouble, issu exclusivement des pommes des vergers familiaux, bénéficie du label bio. La majorité des autres jus ne sont pas labellisés, même si certains partenaires pratiquent l’agriculture biologique ou mixte.

Les critères de sélection des partenaires sont clairs :

  • Une production exclusivement belge.
  • Des pratiques culturales les plus respectueuses possibles de l’environnement.
  • Une large diversité variétale.
  • Une relation de confiance fondée sur des échanges humains de qualité.

Les producteurs et productrices viennent souvent presser leurs fruits sous leur propre marque, avec leur propre logo, tout en vendant leurs surplus à Pom d’Happy. Ils et elles fixent eux-mêmes le prix de leurs fruits, sans négociation. La plupart sont en agriculture conventionnelle raisonnée, et disposent de leur propre matériel et main-d’œuvre.

Les pressoirs professionnels sont rares en Wallonie (une dizaine seulement) et en Belgique, et les prix varient fortement. Pom d’Happy offre donc une solution accessible et locale.

À noter : malgré le label bio du jus trouble, le jus non bio se vend dix fois mieux. Les consommateurs privilégient davantage les jus locaux et belges que le label bio.

Le secteur reste largement masculin. Tous les gérants partenaires actuels sont des hommes, même si certaines exploitations sont familiales, comme celle de Vincent Heggen, aidé de sa fille Laura, ou celle de Pierre-Marie Laduron, accompagné de sa femme Carine et de leurs deux enfants. Au pressoir aussi, les postes sont majoritairement masculins, non par discrimination, mais parce que ces métiers techniques et physiques attirent peu de femmes. En revanche, le magasin recrute principalement des femmes, et le travail saisonnier dans les vergers présente un meilleur équilibre hommes/femmes.

La cueillette s’étend de mi-août à fin octobre, grâce à la diversité variétale. Cela permet de limiter le nombre de saisonniers tout en répartissant le travail. Une grande exploitation de Jonagold, par exemple, concentre sa récolte sur deux semaines, tandis que Pom d’Happy bénéficie d’une récolte étalée. En bonne année, 15 à 20 saisonniers sont nécessaires. En revanche, les années 2023 (gel tardif) et 2024 (grêle) n’ont nécessité que 4 à 5 saisonniers, illustrant la variabilité des récoltes.