AJ Quen signifie « le tisserand » en cakchiquel, une des langues mayas. Cette fédération d’artisanes mayas a pour objectif de donner un réel pouvoir économique et social à des femmes issues des régions rurales du sud-ouest du Guatemala. Aj Quen fait le lien entre les groupes d’artisanes et les clients, internationaux pour la plupart. Les femmes peuvent travailler chez elles et envoyer leurs enfants à l’école grâce à leur revenu.
Pays : Guatemala
Région : Chimaltenango, Sud-Ouest
Actif depuis : 1989
Collaboration depuis : 1992
Chiffres-clés :
- 4 employé.e.s
- 16 groupes d’artisanes actifs
- 180 artisan·e·s de l’ethnie Maya (95% de femmes)
À propos d’Aj Quen
L’organisation a été fondée en 1989, dans le contexte du conflit armé guatémaltèque qui a fait plus de 100 000 morts entre 1960 et 1996. Le conflit a affecté l’équilibre économique et politique du pays.
La guerre, ainsi que la concurrence des produits étrangers, ont fortement impacté l’artisanat local.
AJ Quen signifie « le tisserand » en cakchiquel, une des langues mayas. Cette fédération d’artisanes mayas a pour objectif de donner un réel pouvoir économique et social à ces femmes des régions rurales du sud-ouest du pays. Elles font en effet partie d’une des franges les plus vulnérables de la population du Guatemala. Beaucoup
Aj Quen fait le lien entre les groupes d’artisanes et les clients, internationaux pour la plupart : elle centralise les commandes d’artisanat et les répartit équitablement entre les groupes.
Chaque groupe représente une communauté ethnique spécifique possédant une langue et des traditions qui lui sont propres. Il est constitué d’un conseil d’administration et d’une assemblée qui se réunissent chaque fois que nécessaire.
Aj Quen fait face à de nombreux défis : auparavant soutenue via un programme de coopération au développement qui n’a pu être reconduit, elle a dû se défaire d’une partie de son personnel ayant à charge la gestion de projets éducatifs, notamment. Par ailleurs, l’organisation est confrontée aux baisses des commandes et à la concurrence de produits manufacturés à bas coût. Elle a considérablement réduit ses activités : ainsi, Aj Quen comptait encore 2010 26 groupes et 793 membres, et employait 14 permanents. Aujourd’hui, elle emploie 4 permanents et compte 16 groupes d’artisanes actifs. Elle tente de diversifier ses activités, et propose des services de restauration et d’hébergement dans son centre à Chimaltenango.
Son projet
Économique
- Les femmes accèdent à un revenu tout en travaillant de chez elles. Cela leur a notamment permis d’envoyer leurs enfants à l’école.
- Il y a encore quelques années, Aj Quen a permis aux artisanes de mieux s’équiper en outils et matériel de production, tout en leur donnant accès à des microcrédits
Social
- Aj Quen a longtemps proposé des formations variées aux artisanes, couvrant des enjeux comme la santé, les droits civiques, l’alphabétisation ainsi que des sujets techniques et commerciaux : développement de produits, qualité…) Contrairement à beaucoup d’autres femmes Maya, les artisanes d’Aj Quen ont appris à lire, écrire et s’exprimer en public. Elles ont acquis de nouvelles compétences qui complètent leur savoir-faire traditionnel (artisanat, agriculture de subsistance).
Organisationnel et politique
- Fonctionnement démocratique: toutes les artisanes travaillant avec Aj Quen ont droit de vote à l’assemblée annuelle, et les négociations se font de manière transparente.
- Les femmes ont pris conscience de leurs droits et de leurs devoirs citoyens. Plusieurs jouent, aujourd’hui, un rôle actif dans leur communauté, dans leur région et même dans des comités nationaux.
- Artisanat traditionnel : préservation de l’identité et de l’héritage culturels mayas.
Environnemental
- Les métiers à tisser utilisés sont uniquement manuels
- Les teintures utilisées sont certifiées sans métaux lourds (AZO-Free)